Vilamoura Central

Vilamoura Central

Le site de Vilamoura Central présente des caractères remarquables :
– sa centralité, qui découle de sa proximité par rapport à la zone la plus dense de la ville, ainsi qu’à celle de la Marina.
– la qualité des plantations préexistantes dont l’âge et la taille, pour certains sujets, sont admirables.
– la présence du cheminement public qui le traverse de part en part, du Nord au Sud.

Le programme retenu consiste à implanter sur ce site particulier plusieurs dizaines (80 à 90 unités) de maisons individuelles de l’ordre de 120 m² chacune, avec une emprise au sol maximum de 80 m².

A l’intérieur de ce cadre général, le Maître d’Ouvrage a précisé les objectifs majeurs suivants :
– respect absolu de la végétation existante.
– insertion harmonieuse des objets bâtis au sein de cette nature préservée.
– possibilité d’offrir des unités d’habitation de typologies variées.

L’étude que nous présentons ici illustre les principes généraux d’insertion sur le site ainsi que ceux qui ont présidé à la conception des unités d’habitation.

Il s’agit de la première étape du processus de mise au point d’un projet abouti.

La qualité du site nous a conduits à le traiter de manière globale, en y intégrant le cheminement public qui, de coupure aujourd’hui, devient couture.

Pour cette même raison, l’ensemble du site a été structuré par une trame dans le sens Est/Ouest, à partir de laquelle naissent les unités d’habitation et s’organisent les espaces extérieurs.

Une voie automobile, établie selon une matrice circulaire, affirme la cohésion entre les deux parcelles.

Les unités d’habitation s’y accrochent de manière libre.

La nécessité affirmée de s’inscrire dans le milieu naturel nous a conduits à mettre en place un dispositif qui « éteigne » les volumes bâtis au profit de la perception d’une série de lames, ou de voiles, qui s’appréhendent en termes de cheminement, dans la succession d’instants et de vues diversifiées.
Ce principe d’organisation générale du site a pour effet de déterminer un vaste espace central modulé par la trame transversale à l’intérieur de laquelle s’organiseront piscines, plantations de plantes autochtones (oliviers, orangers, amandiers, …) plans d’eau et, aisément, d’autres aménagements paysagers.

La frontière nécessaire entre le cheminement public et Central peut revêtir différentes formes capable d’enrichir l’espace public lui-même, qui toutes, devront se rapporter à celle de la nature : suite de tonnelles (glycines, rosiers, ipomées …), suite de tiges verticales pour effet de masque etc…

La possibilité d’un franchissement ponctuel du paysage public, autre qu’une liaison au sol, et qui s’en affranchisse, est tout aussi envisageable.

UNITÉ D’HABITATION.

Nous avons vu l’effet puissant créé par les voiles en termes de perception visuelle, qui procure une apparence de légèreté à cet ensemble bâti dense.
Nous verrons le potentiel qu’un tel dispositif ouvre en termes d’organisation des maisons elles-mêmes.
Dans cette phase de l’étude, nous avons retenu un entre-axe entre voiles de 7,50 mètres, leur épaisseur étant de 30 centimètres.
Leurs longueurs varieront en fonction en fonction de la position relative de chaque unité par rapport à ses voisines, afin de ménager, côté voirie, d’une part, et côté jardin, d’autre part, un espace privé de respect le long de la voie d’accès, espace pour le stationnement, côté jardin, un espace privatif protégé des regards.

Une bande technique de 1,80 mètre de large (espace servant) longe de l’un des deux voiles déterminant le volume aménageable.
Cet espace distribue les volumes principaux (espaces servis) : pièces à vivre, chambres.
Chacun de ces volumes peut adopter une position variable le long de son espace servant.

Les maisons étant, par définition de programme, constituées d’un étage sur Rez-de-Chaussée, la capacité de chaque volume à se positionner librement le long des voiles induit une grande richesse typologique, richesse procurée par des moyens d’une grande simplicité.

Les schémas ci-joints illustrent différentes configurations théoriquement envisageables, qui autorisent la mise en place de jardins intérieurs, de terrasses, particulièrement adaptés au climat local.
Sur ce point, une étude plus fine permettra d’optimiser les possibilités de ventilation naturelle que favorisera la présence de voutains en toiture.

Il est à noter que l’espace déterminé entre deux voiles acquiert une force de présence particulière que renforcera la puissance matérielle que représente le béton que nous avons retenu aujourd’hui.

De la même manière, on peut imaginer la grande diversité d’ambiance que créeront les jeux de lumière sur les différents volumes enchâssés entre ces voiles, jeux favorisés par l’orientation Est/Ouest et renforcés par le rapport dynamique entre pleins et vides.

Ce principe d’intervention qui fait appel à une logique rigoureuse et maîtrisable, que ce soit constructivement ou financièrement, se montre apte à insérer sans heurt ce programme dense sur ce site particulier, à déterminer des espaces extérieurs généreux et à édifier des maisons, modestes par leurs tailles, riches par leurs volumes.

Il est à noter que l’insertion d’un tel projet au cœur de Vilamoura représente un vecteur d’amélioration urbaine considérable, insufflant la vie à ce qui est aujourd’hui un « no man’s land ».